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Le transhumanisme, reflet de la médecine du futur

L'histoire et le principe de cette théorie

Le Transhumanisme est une idéologie qui est née en Californie dans les années 1980. Il s’agit d’un courant de pensée qui a l’espoir de pouvoir sauver l’Homme de sa condition de mortel ou tout au moins prolonger sa vie en repoussant ses limites  physiques et mentales grâce aux nouvelles technologies.  L’Homme, animé par le désir de dominer la nature et de se dépasser lui-même, a conçu le rêve de l’immortalité, qui se manifeste depuis l’Antiquité à travers différents mythes tels que celui de la fontaine de Jouvence ou celui de l’élixir de vie. Durant le siècle des lumières ce désir se renforce, l’Homme décide que la science doit élucider les problèmes de la nature et devenir au service de la condition humaine. En 1927 le terme Transhumanisme tel que nous le comprenons aujourd’hui est utilisé pour la première fois par Julian Huxley qui espère qu’un jour l’Homme en viendra à dépasser ses propres limites.

La théorie veut que l’évolution de la technologie soit exponentielle pour atteindre un jour un niveau que l’homme ne sera plus capable d’appréhender ni de contrôler avec la création d’une intelligence super humaine. Cette intelligence super humaine proviendrait de la convergence des nanotechnologies, des biotechnologies et de l’intelligence artificielle, permettant ainsi d’accéder au  rêve suprême qui est celui de l’immortalité. Le concept du Transhumanisme peut ainsi être décrit comme le projet qui consiste à modifier la nature humaine durablement au point d'en sortir définitivement. 

 Ci-contre : H+, symbole du transhumanisme.

Trans humanisme h

Un rêve toujours d'actuaité

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Ce rêve propre à l'Homme de vouloir surpasser sa condition de mortel est toujours d’actualité. La production cinématographique nous le rappelle chaque jour par une traduction visuelle des conséquences potentielles qu’aurait la réalisation de cette utopie. Plus concrètement encore, nous observons l’envie de réaliser ce désir à travers les avancées de la technologie dans notre vie de tous les jours. Par exemple, en 2010, le chercheur Craig Venter annonce qu’il a réussi à créer un chromosome purement artificiel qui a été intégré à une bactérie dont on avait supprimé l’ADN d’origine. Ainsi un organisme nouveau capable de se reproduire avec un programme génétique conçu sur un ordinateur est né. Craig Venter a montré qu’il était faisable de reprogrammer la vie. Maintenant que cette étape a été franchie, le passage de cette technologie à la médecine quotidienne se compte désormais en années et plus en siècles. De nombreuses startups génomiques sont en train de voir le jour de manière similaire à celles qui furent créées lors des débuts d’internet. Des entreprises telles Blue Herron ou DNA 2.0 travaillent sur la mise au point d'une reprogrammation génétique par ordinateur pour supprimer les risques de cancer ou de maladies neurodégénératives.  Il est alors légitime de mettre la technologie au service d’une vie plus longue sans souffrance ni handicap. Avec en prime une baisse des coûts de sécurité sociale, on peut facilement imaginer les bienfaits économiques et sociaux qui découleraient de telles inventions. 

On peut facilement imaginer les bienfaits de telles technologies au service de l’être humain si l’on considère que la maladie et le vieillissement ne sont pas une fatalité. Mais on peut également malheureusement facilement imaginer les conséquences désastreuses que pourraient avoir de telles inventions, aussi bien sur les sociétés que sur l'individu.

 Ci-contre : modélisation d'une molécule d'ADN.

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Les limites éthiques

Les individus les plus critiques envers le Transhumanisme sont particulièrement les philosophes tels que Jean Michel Bennier, Jean Claude Guillebaud ou Dominique Bourg qui lui opposent des arguments éthiques. En effet, ces philosophes s’opposent à une conception techniciste du corps humain, celui-ci étant ainsi perçu comme un robot. Selon eux, si le corps n’appartient plus à l’Homme, celui-ci risque de se déresponsabiliser. En effet, un Homme sans corps organique ne craint plus la souffrance ni la punition et donc les conséquences négatives d’une action irresponsable. Les technologies risquent de profiter exclusivement à des individus riches et égoïstes, posant un risque certain pour la démocratie. Ces derniers, devenus invincibles si ce n'est immortels, auront le pouvoir de dominer et d'asservir ceux qui n'auront pas pu, faute de moyens, se procurer ces technologies, ce qui pourrait conduire à un effondrement des systèmes en place et à l'avènement d'un nouvel ordre mondial où la majorité serait opprimée par une minorité d'hommes-robots.

Outre ces considérations relevant de la science-fiction mais pouvant devenir réelles si la science néglige la morale, le transhumanisme se heurte également, dans nos sociétés judéo-chrétiennes, à des contestations d'ordre religieux et culturel. On peut par exemple citer les  bioconservateurs qui ont pour slogan « Dignité, Nature et Divinité », ce qui témoigne d'une vision statique de l’humanité où l’Homme et son corps sont sacrés et où la médecine ne peut pas se substituer à Dieu. 

 Ci-contre : parodie d'un détail célèbre du toit de la Chapelle Sixtine de Michel-Ange. L'Homme pourrait se rapprocher de l'Absolu par la robotisation de son corps.

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