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La robotisation de la production marchande

La robotisation du processus de production dans les différents secteurs

 L'utilisation de robots capables de remplacer l'Homme dans les tâches pénibles, répétitives ou de manutention a permis de révolutionner la production marchande.

Ces robots sont utilisés dans tous les secteurs. Ils permettent aux entreprises de diminuer leurs coûts de production en substituant du capital au travail. Ils sont employés tout d'abord dans le secteur primaire mais dans une moindre mesure, car la diversité des terres cultivées et les aléas du climat rend aussi difficile la conception mécanique du robot que le développement des algorithmes de traitement des informations. Les robots en agriculture peuvent œuvrer dans la semence, le désherbage, l'arrosage et la cueillette une fois rassemblés avec un système de GPS. Les robots sont également utiles dans l’extraction de matières premières, ils permettent aux humains de travailler dans des meilleures conditions de sécurité et de santé. Par exemple, dans les mines, les robots peuvent faire le nappage des galeries, la pose des explosifs et l’extraction de minerai dans les zones dangereuses.

Le secteur industriel est le premier à être touché par la vague de la robotique : les robots y sont utilisés depuis les années 1960. En l'an 2000, 90% des robots étaient utilisés dans les industries. On distingue trois types de robots : les premiers robots sont appelés des automates, ils réalisent des actions répétitives sur des chaînes de montage, et permettent ainsi à l'Homme de repousser ses limites de patience et d'efficacité. Les robots de la deuxième génération sont dotés de capteurs, ils peuvent réagir à l'environnement qui les entoure. Quant aux robots de la troisième génération, ils sont équipés d'intelligence artificielle et peuvent alors prendre des décisions, ce qui leur donne un comportement plus 'intelligent' et autonome. Au départ, la robotique était utilisée seulement dans le domaine de l’automobile, mais les progrès et son coût diminuant lui ont permis de s'étendre dans tous les secteurs industriels.

Dans le secteur tertiaire, les robots remplacent également l’homme même si ce phénomène n'est pas encore très développé. Par exemple, les robots peuvent accomplir les tâches des serveurs dans les restaurants. C’est le cas dans le restaurant le « Dalu Robot Restaurant », à Jinan en Chine, ouvert le 5 décembre 2010, où une dizaine de robots assurent le service, viennent accueillir les clients, ou encore se chargent de divertir la clientèle. Les robots, pouvant travailler sans interruption et sans salaire, ont également remplacé certains métiers tels que les poinçonneurs, les guichetiers...

 

Ci-contre : estimations de la probabilité de robotisation des différents métiers d'ici une vingtaine d'années.

Risques de robotisation des différents métiers

Une perte d'emploi dans les secteurs primaires et secondaires

Robots usine

 

Néanmoins cette révolution dans la production marchande s’accompagne par des pertes d’emploi à court terme. Aujourd’hui les robots sont capables de quasiment remplacer l’Homme dans tous les emplois des secteurs primaire et secondaire.

Le secteur primaire ne représente actuellement plus que 3% de la population active car la mécanisation de l’agriculture depuis le XIXème siècle a fortement fait diminuer le besoin de main d’œuvre dans ce secteur. Le développement de la robotique pourrait causer encore plus de dégâts sur l’emploi. Par exemple, le projet du robot électrique Naïo dont la principale fonction est le désherbage mécanique des exploitations maraichères pourrait avoir de graves conséquences sur le nombre d'emplois dans le secteur primaire car il peut aussi simultanément collecter des données telles que la température, la pression, l'humidité etc, et ainsi permettre une agriculture de précision, en ligne avec les nouveaux objectifs de développement durable. Ce robot est donc à la fois plus efficace, plus performant, et moins coûteux que le travail d’un homme. La robotisation complète de l’agriculture malgré ses dégâts sur l’emploi pourrait éradiquer le problème de la faim dans le monde car les besoins des sols seraient immédiatement détectés, ce qui permettrait une meilleure gestion de l'eau et des différents intrants.

Dans le secteur secondaire la robotisation pourrait permettre de relancer l’industrie qui est un secteur en déclin en agissant sur la compétitivité coût puisqu'une machine coûte moins chère à long terme qu'un homme à rémunérer. Les entreprises vont dimininuer leurs coûts de production ce qui peut se traduire par une baisse des prix et une plus grande compétitivité donc attractivité à l'échelle internationale et/ou une augmentation des salaires, du pouvoir d'achat, ce qui est très positif pour l'économie. Cependant, ce phénomène accélèrera le processus de destruction d’emplois industriels déjà en cours. En effet, depuis dix ans, la compétitivité de l'industrie française n'a pas cessé de se dégrader et le secteur a détruit près de 800 000 emplois mais on ne peut pas affirmer que les robots en sont la seule cause.

Les Français sont très pessimistes à  cette arrivée massive de robots, les plus pessimistes d'Europe, et d'après un sondage de la Sofres réalisé en 2012, 74% d'entre eux estimeraient qu'ils "volent le travail" des hommes. Cependant cette perte de peut pas être totale car l'Homme doit toujours superviser le travail des robots.

Ci-contre : photographie montrant une chaîne de production entièrement robotisée.

 

Le principe du déversement

 

Même si le développement de la robotique fait perdre un certain nombre d'emplois notamment dans les secteurs primaire et secondaire, cette affirmation peut être nuancée par le fait que le développement de la robotisation crée des emplois dans les services, en plus des nouveaux emplois pour la recherche et  la fabrication des robots.

 En effet, même si le progrès technique conduit à une substitution du capital au travail dans les secteurs primaires et secondaires, ce-dernier permet aux entreprises de réaliser des gains de productivité. Ceux-ci ont pour conséquence une baisse globale des prix des produits, ainsi qu'une hausse des salaires, ce qui conduit automatiquement à une augmentation du pouvoir d'achat. En parallèle, les entreprises réalisent plus de profits, ce qui les conduit à investir davantage.

Cette augmentation du pouvoir d'achat et des investissements engendre une augmentation de la demande globale, et plus particulièrement de la demande de services (secteur tertiaire). Cela a pour conséquence la hausse de la production dans ce secteur, et donc une création d'emplois.

En conclusion, malgré la perte d'emplois due à la robotisation, le solde à long terme positif selon la théorie du déversement sectoriel d'Alfred Sauvy.

Ci-contre : schéma de la théorie du déversement.

 

Deve